Maitre Liyolo : cinq ans déjà, plaidoyer pour la protection de son œuvre

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Les œuvres de Liyolo qui méritent un regard des pouvoirs publics, et de la fondation qui porte son nom en vue de leur protection.

Le sculpteur  Alfred Liyolo a totalisé  lundi 5 ans dans l’au- delà depuis sa disparition à Vienne en Autriche à l’âge de 76 ans mais la meilleure façon d’honorer sa mémoire c’est de protéger son œuvre.

Parmi les œuvres de Liyolo qui méritent un regard des pouvoirs publics, il y a celle dédiée aux « Mamans maraîchères, situé à la Place dite Triangle entre les communes de Ngaba, Makala et Lemba. Le socle sur lequel elle est placée est tous les jours envahi par les badauds qui en ont fait une chaise.

Et si l’on y prend garde, ce monument risque de disparaître. Comme si cela ne suffisait pas, certaines personnes y placent leurs affiches annonçant des campagnes d’évangélisation.  Pendant la campagne électorale, plusieurs candidats à la députation ont également utilisé cette œuvre sur laquelle ils ont collé leurs affiches. La fondation qui porte son nom doit également veiller à la protection de son œuvre afin d’éviter de cracher sur la mémoire de ce personnage dont la renommée a traversé les frontières nationales.

Au lieu de se limiter tout simplement organiser cette journée culturelle portes ouvertes, prévue le 13 avril, elle doit se pencher également à la protection de l’œuvre. A défaut de dégager ses propres moyens, elle doit mener des démarches pour mobiliser les fonds pour ce projet.

Alfred Liyolo est né en 1943 à Bolobo dans la province du Maï-Ndombe. Ses œuvres ont été exposées dans plusieurs grandes villes du monde et exposé dans des prestigieuses salles culturelles de la planète, notamment à Paris (Louvre), Nice en France, Tokyo (Japon), Séville (Exposition universelle de 1992), New York (Art expo 93) (USA), Vienne (Autriche), Lisbonne (Portugal), Pékin (Chine)...

Il a été décoré en décembre 2015, avec d’autres opérateurs culturels, de la médaille de mérite des arts, sciences et lettres.

Me Liyolo a fait ses études primaires à Brazzaville, avant d’aller se former en art, de 1958 à 1962, à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa. En 1963, il obtient une bourse d’études du gouvernement autrichien et est admis à l’école des Arts appliqués à Graz.

En 1965, il continue sa formation à l’Académie des Beaux-arts de Vienne, dans la classe des Maîtres sculpteurs dirigée par le professeur Wander Bertoni, où il obtint son diplôme de maîtrise en art (le magister artium), avec comme spécialité sculpture monumentale.

En 1970, il regagne son pays natal, la RDC, après des études doctorales à l’Académie des Beaux-arts de Vienne, en Autriche et va travailler comme professeur à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa.

En 1982, il est nommé directeur général de cette prestigieuse école d’art de la RDC. Neuf ans plus tard, un incident malheureux survient. Ses ateliers et sa résidence sont totalement mis à sac lors des pillages qui ont eu lieu dans le pays. Déçu, il quitte le pays avec sa famille pour s’installer à Vienne, où il dispense des cours dans différentes écoles d’art.

Outre le monument en hommage aux Mamans Maraîchères, les bustes qui se trouvent sur la Place de l’Indépendance à Lualaba, le monument de Lumumba au jardin de la primature à Kinshasa et l’allée des gouverneurs de Kinshasa, le monument dédié aux artistes à la célèbre place portant le même nom au rond-point Victoire dans la commune de Kalamu à Kinshasa sont également comptées parmi ses œuvres.

Boni Tsala


(BTT/PKF)


02-Avril-2024

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