Covid-19 : l'Allemagne s’apprête à procéder à un déconfinement progressif

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La chancelière allemande, Angela Merkel, a annoncé, mercredi soir, que son pays allait mettre en place un plan de déconfinement progressif et conditionnel. Elle a aussi indiqué que le vaccin d'AstraZeneca contre le Covid-19 serait désormais autorisé pour les plus de 65 ans.

Angela Merkel a annoncé de bonnes nouvelles aux Allemands, mercredi 3 mars. La chancelière a accepté un déverrouillage progressif du dispositif anti-Covid, cédant à un mécontentement croissant dans l'opinion publique et au sein de son propre gouvernement, à sept mois des élections législatives.


Après plus de neuf heures d'âpres négociations, la chancelière et les dirigeants des 16 États-régions d'Allemagne sont parvenus à un accord sur un calendrier d'assouplissements des mesures de confinement partiel en place depuis la fin de l'année dernière.


Ce dispositif anti-Covid n'est plus soutenu aujourd'hui que par un tiers des Allemands, contre


"Aujourd'hui, nous pouvons parler d'espoir et d'espérance", a affirmé lors d'une conférence de presse la chancelière allemande, estimant que son pays entrait désormais "dans une nouvelle phase" de la lutte contre l'épidémie rendue possible notamment par l'accélération des vaccinations.


L'Allemagne va ainsi autoriser le vaccin AstraZeneca aux plus de 65 ans, a annoncé la chancelière. Les délais entre l'administration de deux doses vont aussi être allongés, pour permettre la vaccination de plus de patients.


La vie va cependant continuer de se dérouler au ralenti, la plupart des restrictions étant prolongées au moins jusqu'au 28 mars pour contrer la hausse des cas et la propagation du variant britannique, qui représente désormais 46 % des infections.


Les réunions privées seront toutefois possibles, à partir du 8 mars, entre deux foyers, à condition de ne pas dépasser cinq personnes au total. Librairies, fleuristes et auto-écoles, qui ont déjà rouvert dans certains Länder, pourront de nouveau accueillir des visiteurs dans tout le pays.


La chancelière a cédé face aux régions allemandes à propos d'un seuil d'incidence de 35 pour 100 000 en deçà duquel des assouplissements futurs seraient concédés. Le seuil de 50, moins contraignant, a finalement été retenu pour ouvrir la voie, à partir de fin mars, à des réouvertures dans la restauration en plein air, les secteurs culturels et sportifs. Au-dessus de 100, de sévères restrictions seront en revanche réintroduites. Il reste toutefois du chemin à accomplir pour atteindre durablement le palier de 50, le taux d'incidence s'élevant mercredi à 64, en légère hausse ces derniers jours.


La stratégie d'ouverture du gouvernement veut aussi s'appuyer sur la pratique massive des tests antigéniques, un domaine dans lequel l'Allemagne manque encore d'efficacité. Le gouvernement promet ainsi la mise à disposition de ces tests rapides, attendus sous peu dans les rayons des drogueries, pour que d'ici début avril, toute la population puisse se tester régulièrement et gratuitement.


Tous les personnels des écoles et des crèches, ainsi que les élèves se verront aussi proposer chaque semaine des tests antigéniques gratuits. Les entreprises seront mises à contribution et devront offrir des tests à leurs salariés qui se rendent sur leur lieu de travail, une mesure qui n'enchante pas les organisations professionnelles.


À sept mois d'élections législatives qui tourneront la page de l'ère Merkel, les débats sur la stratégie à suivre ont pris un tour éminemment politique. Et la fin du mandat de la chancelière risque d'être terni par la polémique grandissante sur les ratés de la gestion anti-épidémie.


Gisèle Mbuyi/AFP


(GMM/PKF)


04-Mars-2021

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