La RDC non partante au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’Onu au profit du Gabon

IMG
La RD Congo s’est déclarée non partante au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’Onu. Pour ne pas être aux abonnés absents, Christophe Lutundula a porté à la connaissance de l’opinion internationale que le pays se retirait officiellement de la course pour briguer le même poste de 2026 à 2027.

La République démocratique du Congo a fait état de son retrait officiel de la course au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’Onu pour la période de 2022 à 2023, laissant libre court au Gabon de postuler seul et dont la candidature est l’unique dans la sous-région réservée à l’Afrique centrale.


La RDC a décidé de jeter l’éponge face au Gabon à la suite des concertations avec certains de ses pairs d’une part, et d’autre part, avec le Président de la commission de l’Union Africaine.


Le vice-Premier ministre congolais en charge des Affaires étrangères qui n’a pas eu la langue dans sa poche, a indiqué dans un communiqué lu le lundi 7 juin 2021 sur la chaîne nationale, qu’enfin de renforcer l'unité du continent et de préserver le climat de fraternité en Afrique Centrale, le Chef de l'État a pris l'option de reporter la candidature de la République Démocratique du Congo au sein de l’organe le plus puissant des Nations Unies pour la période de 2026 à 2027.


Au Gabon, on peut enfin respirer. C’est donc plus serein que les autorités gabonaises devront prendre part, ce vendredi 11 juin à l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, aux États-Unis. Après un bras de fer de quelques jours avec la RDC à propos de leurs deux candidatures au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour la période de 2022 à 2023.


À Libreville, l’annonce du vice-premier ministre congolais et ministre des Affaires étrangères a été accueillie avec un certain soulagement, d’autant que ces derniers jours, l’initiative de la RDC avait vivement été critiquée par le Gabon qui craignait de perdre face à un pays dont le président est également président en exercice de l’Union africaine.


Et si les autorités gabonaises avaient rappelé que l’UA avait validé et soutenait la candidature du Gabon comme la seule de la sous-région de l’Afrique centrale après le retrait de celle du Tchad, Félix-Antoine Tshisekedi n’avait pas hésité, le 29 mai dernier, à relancer une candidature de la RDC en sommeil depuis le 2 octobre 2019.


Selon les Gabonais, ces derniers jours en effet, le leader congolais avait mis en branle son arsenal diplomatique jusqu’à New York et lancé une mission de lobbying. Une initiative qui a bien failli marcher pour ce pays de plus de 105 millions d’habitants.


Pour rappel, le Ghana a été désigné par l’Afrique de l’Ouest pour la représenter au Conseil de sécurité de l’ONU de 2022 à 2023.


Félix Tshisekedi avait annoncé officiellement le samedi 29 mai dernier la candidature de la RDC comme membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2022-2023. Cette annonce avait suscité la colère de la République du Gabon qui, d'après ce pays, était désignée pour représenter l'Afrique centrale.


Sachant que gagner un siège au Conseil de sécurité est un prestige et une marque de reconnaissance internationale, l'élection d'un pays au Conseil de sécurité est ainsi perçue par la grande majorité des Etats comme une "victoire géopolitique". "Un siège au Conseil de sécurité est quelque chose de spécial", a expliqué David Sylvan, professeur à l'Institut des hautes études internationales et du développement de Genève.


Celui-ci rappelle qu'"on a toujours assisté à des luttes assez âpres, assez serrées entre différents Etats qui sont très fiers d'être élus". Et d'ajouter : "Si un gouvernement échoue à faire élire son pays, alors ce gouvernement est très critiqué".


L'Afrique peut plutôt batailler pour un siège permanent au Conseil de sécurité


Pour l'ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, vu le poids économique et démographique du continent, les pays africains doivent plutôt se battre pour un siège permanent au Conseil de sécurité de l'Onu.


Dr. Cheikh Tidiane Gadio affirme qu'"aujourd'hui, l'Afrique compte 1,3 milliards d'habitants avec ses 54 pays membres du Conseil de sécurité. Cela n'a aucun sens que l'Afrique soit représentée par des postes de sièges non permanents."


L'Union africaine avait jusqu’à présent réussi à dégager un consensus sur le choix des candidats africains au Conseil de sécurité, dans le but d’éviter des rivalités le jour de l’élection à laquelle participent les 193 nations de l’Onu. Cette division pourrait aussi impacter la représentation de l'Afrique et porter un nouveau coup à son influence au sein du Conseil de sécurité.


Raymond Okeseleke


(ROL/PKF)


08-Juin-2021

COMMENTAIRE(S)

Laisser un commentaire