Tatiana Mukanire plaide pour la réparation en faveur de 3.000 survivantes des violences sexuelles

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Profitant du lancement des travaux de la Table ronde sur la mise en place du Fonds national de réparation en faveur des survivants des violences sexuelles liées aux conflits et autres crimes de guerre en RDC, l’une des victimes de ces méfaits plaide pour la réparation.

La Coordinatrice nationale du mouvement des survivantes des violences sexuelles Tatiana Mukanire a plaidé mercredi à Kempinsky Fleuve Congo hôtel,  pour la réparation en faveur de 3.000 survivantes des violences sexuelles à l’occasion du lancement des travaux de la « Table ronde sur la mise en place du Fonds national de réparation en faveur des survivants des violences sexuelles, liées aux conflits et autres crimes de guerre  commis en République démocratique du Congo ».


Dénonçant la mort et/ou la paralysie, dans l’anonymat, de certaines survivantes des violences sexuelles, elle a fustigé au cours  de cette cérémonie présidée par le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi:«Notre corps a été utilisé comme champ de bataille. Nous vivons dans le mépris et l’oubli total de la communauté », réclamant par ailleurs : « Que la réparation nous aide à mourir la tête haute » et en s’exprimant sur l’impact des violences sexuelles sur les victimes, la honte, la stigmatisation sociale et la prolifération d’enfants orphelins ».


Rassurant pour sa part que la question de la responsabilité des crimes de violences sexuelles commis en RDC reste au centre des préoccupations majeures aux niveaux tant national qu’internationale, le Président Tshisekedi  a pour sa part rappelé que «Depuis plus de deux décennies, des affres de conflits armés, qui drainent avec eux des désolations et autres méfaits, favorisent, à grande échelle, des crimes et violences ainsi que d’autres formes d’atteinte aux droits de l’homme, frappant ainsi des milliers de femmes, de filles et quelques fois des hommes ».


De même, il a promis de faire de la réparation en faveur des victimes des violences sexuelles liées aux conflits, un devoir sacré, citoyen et mémoriel auquel aucun congolais ne pourrait se soustraire.


Le gouvernement de la RDC, a-t-il souligné, a signé son engagement international à veiller à ce que ces victimes et leurs membres de famille aient accès à la justice, pour un recours à une juste réparation, en accélérant le processus d’adoption de la loi portant création d’un fonds de réparation au profit des victimes des violences sexuelles, en précisant que cette table ronde inclusive a comme objectif principal, de réunir autour d’une même table les parties prenantes concernées par la question, en vue d’échanger sur la mise en œuvre du Fonds national de réparation et de la loi portant sur la politique nationale de réparation.


En ce qui la concerne, l’épouse du chef de l’Etat, Mme Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi qui a initié ce projet a  relevé : « Ce n’est pas un appel à l’aide que je lance, c’est plutôt un cri d’alerte ». « Si une femme est violée, c’est une partie de toute notre société qui est détruite » ; a-t-elle insisté en notant que « Les survivants des violences sexuelles se retrouvent souvent en précarité économique et nombreux sont rejetés par la cellule familiale(…) et la communauté. Il est temps de changer le narratif… ».


Proposant que le futur Fonds de réparation s’étende, dans sa prise à charge, aux « autres victimes graves », notamment celles des assassinats à grande échelle de Makobola, Mwenga, Hema/Lendu et Kamuina Nsapu… , le ministre des Droits humains, Albert Fabrice Puela s’est prononcé en faveur de la création du Fonds de réparation des victimes des violences sexuelles et d’autres crimes, estimant qu’il sera une réponse aux souffrances physique, morale, psychologue et autres endurées par des victimes pendant plusieurs décennies.


Considérant ces assises d’historique car, selon elle, l’espoir est permis pour une réparation véritable en faveur des victimes des violences sexuelles, la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies, en charge de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Pramila Patten.


Boni Tsala


(BTT/PKF)


21-Octobre-2021

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