Eguard Mbungu : « Prendre soin des toilettes, c’est aussi notre ambition »

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Alors que le monde a célébré, vendredi 19 novembre 2021, la journée mondiale des toilettes, en République démocratique du Congo, l’accès à des latrines salubres reste un luxe, y compris à Kinshasa. Un jeune a décidé de se lancer notamment dans l’assainissement des sanitaires pour apporter sa pierre à l’édifice.

Eguard Mbungu, la trentaine, a décidé de bouger les lignes. Dans un pays où l’accès à des latrines de qualité demeure un luxe, ce jeune a monté une entreprise pour notamment nettoyer des toilettes dans des différents quartiers de la capitale congolaise.


« Nous concevons les stratégies adaptées aux milieux et aux populations afin de rendre notre environnement sain. Prendre soin des toilettes, c’est aussi notre ambition », a déclaré Eguard Mbungu. Ce dernier pense que la question de l’assainissement surtout des installations hygiéniques est primordial pour éviter des maladies pouvant découler de l’insalubrité dans ces lieux d’aisance.


Le nom de sa société, Egdesign, est une entreprise spécialisée dans le secteur de l’environnement, assainissement et désinfestations des milieux. Créer depuis mai 2017, cette entreprise, tenue par des jeunes dont Yannick Pambu, entend rendre l’environnement kinois, sinon congolais, salubre.


"Nous avons une équipe spécialisée pour faire respecter lors de notre passage aux ménages le trois (3) D, à savoir, une toilette qui a un bon Déodorant, une Désinfestation pour éliminer les rongeurs et un bon Détergent afin de bien laver le lieu", a ajouté Eguard Mbungu, signalant que Egdesign est aussi dans le claening professionnel.


Dans le cadre de l’hygiène et assainissement, la jeune entreprise a lancé le projet dénommé Ensemble contre le l’insalubrité  (ECI) qui vise l’amélioration des conditions hygiéniques des installations sanitaires dans les ménages, écoles, hôpitaux, églises et dans les espaces publics.


Egdesign travaille aussi en collaboration avec le ministère de la Santé à travers le Programme National Village Assaini (PNVA).


Dans le monde, au moins 2 milliards de personnes boivent de l’eau provenant d’une source contaminée par des matières fécales. Chaque jour, au-delà de 700 enfants de moins de cinq ans meurent de diarrhées dues à de l’eau insalubre, des services sanitaires insuffisants et une mauvaise hygiène.


Chaque dollar investi dans des services sanitaires élémentaires rapporte jusqu’à cinq dollars, grâce au recul des maladies et aux gains de productivité, en plus de créer des emplois tout au long de la chaîne de services, d’après les Nations-Unies.


En République démocratique du Congo, près de 70% de la population - environ 70 millions de personnes - n'ont pas accès à des toilettes. La capitale, Kinshasa n'est pas épargnée, au contraire. Mais c'est en périphérie des villes que le problème est le plus criant, des zones où exode rural oblige, l'urbanisation est galopante, mais les infrastructures ne suivent pas, d’après un constat réalisé notamment par RFI.


Même dans des vieux quartiers urbanisés, les toilettes restent un luxe. A Delvaux, dans la commune de Ngaliema, plusieurs résidences ont des installations hygiéniques insalubres, constate Digitalcongo.net. Et dans des zones ultra urbanisées, comme la Gombe, au-delà de la question de la salubrité, c’est aussi difficile de trouver une toilette publique. « Une toilette publique à Kinshasa est un concept peu utilisé, tellement que c’est rare. Quand vous avez besoin d’uriner, par exemple, vous n’en trouverez pas dans votre environnement immédiat. Si vous êtes à Batetela, il faut faire 4 à 5 kilomètres pour aller avoir une toilette à la Gare centrale de Kinshasa ou il faut carrément trouver des avenues moins fréquentées pour faire votre besoin », a déclaré Polycarpe Kayembe.


Dido Nsapu


(DN/PKF)


20-Novembre-2021

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