« Nous contrôlons toute la ville maintenant », se vantait le porte-parole du M23, Willy Ngoma, le 13 juin 2022, lorsque ce groupe armé s’est emparé de la ville de Bunagana. Ce 13 août, cela totalise 2 mois depuis que la ville est aux mains des rebelles. Du côté de Kinshasa, le gouvernement a multiplié – sans succès – des appels au retrait du M23 de ces positions. Kinshasa ainsi que des experts des Nations Unies accusent le Rwanda d’être derrière ce mouvement rebelle. Ce que nie toujours Kigali, en dépit de preuves brandies par la RDC mais aussi des « preuves solides » détenues par le groupe d’experts onusien.
Malgré la tripartite de Luanda où Félix Tshisekedi et Paul Kagame ont, dans une feuille de route, annoncé un cessez-le feu immédiat entre ces rebelles et les Forces armées de la RDC (FARDC), des accrochages ont pu continuer. Plusieurs sources ont affirmé que le M23 continue de se renforcer avec des nouveaux recrutements.
Du côté congolais, Kinshasa semble attendre le miracle de la Force régionale de l’EAC (Est African Community) pour déloger ces rebelles dont la puissance de feu a été reconnue par la MONUSCO. Ce qui a même suscité des tensions contre la MONUSCO au sein de la population de Goma, Uvira et Butembo, dans les deux Kivu.
La cité de Bunagana est stratégique dans le commerce transfrontalier entre la RDC et l’Ouganda. Elle est située à environ 70 km au nord-est de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu. Cette cité avait déjà servi de base au M23 lorsqu'il s'était emparé de Goma en novembre 2012 avant de perdre la guerre une année plus tard et de se réfugier en Ouganda et au Rwanda. Cette ville, qui comporte un important poste-frontalier, ramène des centaines de milliers de dollars par mois à la RDC. Cela est estimé entre 500 et 700 mille dollars.
Dido Nsapu
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