Entrepreneuriat féminin : les femmes prennent leur destin en main en RDC

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La République démocratique du Congo est l’un des pays les plus riches en ressources naturelles du monde, avec des sous-sols regorgeant de minerais et de métaux précieux et des terres agricoles fertiles. Pourtant, le pays figure parmi les plus pauvres de la planète.

Pire, dans la région du Kivu, des groupes militaires et rebelles s’affrontent depuis plus de vingt ans, rendant la vie sociale, économique et politique des habitants extrêmement difficiles. Les femmes en sont les premières victimes.

Au Congo comme ailleurs, les inégalités et les discriminations à l’égard des femmes sont profondément enracinées dans une société patriarcale où les violences conjugales sont encore largement acceptées. Les femmes font face à des situations de grandes vulnérabilités socio-économiques, à des inégalités structurelles et à des rapports de subordination.

Souvent, celles-ci ont une relation de dépendance vis-à-vis de leur mari, qui les laissent à la marge et exclues des processus décisionnels. Elles exercent généralement une activité précaire et fastidieuse, dans le petit commerce par exemple, pour faire vivre leur famille.

Que ce soit dans la vie privée ou professionnelle, il est grand temps de faire des droits des femmes une priorité, mais aussi et surtout une réalité !

C’est pour ces raisons que l’Opération 11.11.11 soutient des programmes qui permettent aux femmes les plus vulnérables de s’émanciper. Comme par exemple, le programme porté par l’association Frères des Hommes avec son partenaire local, l’association pour la promotion de l’entreprenariat féminin (APEF).

Ce programme œuvre pour défendre les droits des femmes congolaises dans le but d’améliorer les conditions de vie des familles défavorisées de Bukavu et des zones rurales de la province du Sud-Kivu.

L’objectif est de permettre aux femmes de prendre leur destin en main en renforçant leur autonomisation socio- économique. Concrètement, elles se forment à un métier qui leur permettra d’augmenter leurs faibles revenus. Mais les formations ne se limitent pas aux aspects professionnels.

A travers des rencontres et échanges sur les droits des femmes, la citoyenneté ou l’égalité de genre, les bénéficiaires obtiennent de meilleures connaissances sur leurs droits, qui leur permettent ensuite de s’émanciper.

Salufa Nunu, coordinatrice d’APEF, nous explique : « Nous donnons des formations techniques aux femmes du Sud-Kivu. Elles apprennent un métier qui permettra d’augmenter leurs faibles revenus.

C’est aussi une manière de renforcer leur estime de soi, car leur contribution au bien-être de toute la famille les rend plus fortes.

Le plus important pour nous est que ces femmes sentent qu’elles ont un pouvoir dans la société, que ce qu’elles pensent et ce qu’elles font, pourra changer l’histoire du Congo. Nos formations préparent les femmes à lutter contre les violences qu’on exerce sur elles. »

Faida a participé à une formation de teinturerie et témoigne : « J’ai changé grâce à cet apprentissage du métier et aux for mations transversales, car elles m’ont aidée à sortir de l’ignorance. Maintenant, je suis en mesure de me défendre partout où je passe.»

Raymond Okeseleke


(ROL/PKF)


29-septembre-2022

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