Pendant que le M23 se renforce, la Force régionale répare une vanne d'eau à Rumangabo

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Dépêchée en République démocratique du Congodepuis plus de 3 mois pour imposer la paix, à défaut, combattre des groupes armés réfractaires au processus de paix, la Force de l'EAC semble être loin de son terrain d'objectif.

Alors que le gouvernement congolais, par le biais du ministre de la défense, dénonce un réarmement du M23 qui serait lourdement armé notamment avec une puissance de feu antiaérien, la Force régionale de l'EAC (Est African Community) bivouaque dans l'Est de la République démocratique du Congo, sans trop agir. Certains éléments du contingent kényan ont même joué aux plombiers en réparant une vanne d'eau dans le village de Biruma, localité de Rumangabo, dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu.

"Nous avons des Plombiers au Congo... Qu'ils retournent au Kenya s'ils ne veulent pas se battre", a réagi un internaute congolais.

Pourtant, ces militaires sont attendus sur le théâtre des opérations pour imposer la paix.  

Une situation qui a exaspéré les populations civiles au point de conduire des manifestations réprimées récemment à Goma. 
 
Bienvenu Matumo, l'un des responsables du mouvement citoyen Lucha, avait estimé le 24 janvier, en marge de ces manifestations, que la population est fatiguée de voir cette force de l'EAC se transformer en une mission d'observation.

‘'Nous en avons marre des forces multiples étrangères sur notre sol qui ne combattent pas et qui n'aident pas l'armée congolaise, les FARDC, à récupérer les espaces occupés par le M23. Nous avons déjà la Monusco qui est une force de trop et nous ne voudrons jamais voir une autre force et surtout celle-ci (la Communauté d'Afrique de l'Est, Ndrl)  qui est constituée de pays qui envient le Congo à cause de ses ressources naturelles.'', avait-il déploré à DW.

Les militaires kényans de la force régionale ont organisé des cérémonies de retrait des rebelles du M23, fin décembre et début janvier, conformément à la feuille de route de Luanda.

Mais ce retrait a été dénoncé comme un leurre par l'armée congolaise et contredit par des témoignages affirmant que le M23 occupe toujours des positions d'où il était censé se retirer. Une situation qui laisse transparaitre une forme de complicité ou de passivité de cette force régionale face aux rebelles du M23. 

Dido Nsapu


30-Janvier-2023

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