RDC : les jeunes parlementaires s’engagent à vulgariser le Protocole de Maputo

IMG
Au terme d’un webinaire organisé par le Centre de droits de l’homme de l’Université de Pretoria sur l’évaluation de l’état de mise en œuvre du Protocole de Maputo et de soumission des rapports des Etats à la commission africaine des droits de l’homme et des peuples, le réseau des jeunes parlementaires s’invite dans la vulgarisation de cette charte africaine.

« Nous devons vulgariser ce Protocole. On ne peut plus comprendre qu’il soit oublié après avoir été publié au Journal officiel. Nous devons porter la responsabilité au Parlement afin de nous assurer que tout un chacun connaît le contenu de ce Protocole », a déclaré ce mercredi 2 décembre à la presse, Auguy Kalonji, président du Réseau des jeunes parlementaires.


Grâce à l’appui de l’Ong internationale Ipas, Auguy Kalonji et une dizaine de membres de ce réseau participaient en direct, à partir du Salon Congo de Pullman Hôtel, au webinaire au niveau international organisé par le Centre de droits de l’homme de l’Université de Pretoria, à travers l’Unité des droits des femmes, sur l’évaluation de l’état de mise en œuvre du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique (Protocole de Maputo) et de soumission des rapports des Etats à la commission africaine des droits de l’homme et des peuples.


La RDC a adhéré sans réserve au Protocole de Maputo en 2008, avant de le publier dix ans après au Journal officiel. Ce qui l’a rendu applicable et opposable à tous.


« La plupart s’attelaient sur l’article 14 alors qu’il y a bien d’autres articles qui parlent de la femme. Pour nous, c’est une question majeure car elle concerne la femme, qui est notre mère. Nous allons en tant que réseau des jeunes parlementaires faire tout ce que nous pouvons pour la vulgarisation du Protocole de Maputo », a promis Auguy Kalonji. Comme lui, ses collègues ont aussi manifesté un intérêt soutenu pour ce texte lors d’un échange animé sur place par le Pr. Jean Alphonse Tshika de la Cellule d’études et de planification de la promotion de la femme de la famille et de la protection de l’enfant (CEPFE) du ministère du Genre, Famille et Enfant.


Huit thématiques en faveur de la femme


Ipas compte organiser très prochainement un séminaire résidentiel avec ces jeunes parlementaires pour débattre des questions de fond concernant ce Protocole de Maputo.


Texte authentiquement africain voté en 2003 à Maputo, capitale du Mozambique, le Protocole de Maputo défend dans toutes leurs facettes les droits de l’africaine en huit thématiques :


• Egalité/non-discrimination,

• Protection des femmes contre la violence

• Droits relatifs au mariage

• Droits à la santé et la reproduction

• Doits économiques, sociaux et culturels

• Droit à la paix

• Protection des femmes dans des conflits armés

• Droits des groupes des femmes bénéficiant d’une protection sociale


15 sur 42 Etats ont déposé le rapport


L’ article 14, alinéa 2 point C du Protocole de Maputo est celui qui soulève souvent le débat par le fait qu’il invite les Etats membres à autoriser l’avortement en cas de viol d’inceste et de violence sexuelle ou encore si la grossesse met en danger la santé et la vie de la femme ou du fœtus. La Constitution de la RDC consacre la primauté des traités internationaux sur des lois locales en cas de disposition contraire. A ce titre, le Protocole de Maputo domine le Code pénale congolais qui, lui, punit toujours l’avortement sous toutes ses formes.


« Pour nous, jeunes parlementaires, on ne souhaite même pas parler de contradiction car le Protocole de Maputo est au-dessus des lois internes. Le plus important est de comprendre avant tout, son sens  », martèle Auguy Kalonji.


Les États africains parties ont entre autres obligations de promouvoir le Protocole de Maputo et de soumettre, chaque deux ans, un rapport sur sa mise en œuvre. Sur les 42 Etats ayant ratifié le protocole de Maputo, seulement 15 ont déposé leur rapport jusque-là2018 à la commission des droits de l’homme de l’Union africaine.


Selon Alphonse Tshika, la RDC n’a pas encore déposé le rapport 2017-2018 car elle attendait l’observation de la commission des droits de l’homme pour les premiers rapports déposés jusqu’en 2017.


Socrate Nsimba


(SNK/Yes)


02-Décembre-2020

COMMENTAIRE(S)

Laisser un commentaire